UNE AIRE D’ENSILAGE DU MOYEN ÂGE CENTRAL
Les plus anciens vestiges découverts dans la zone de fouille consistent en une série de cinq silos localisés dans les parties nord et ouest de la place. Creusés dans le substrat, ils épousent un profil classique en ampoule. Deux au moins présentent des dimensions très importantes avec un diamètre maximum de 2 m et une profondeur de 2 m en moyenne. Pour le moment, rien ne permet de déterminer leur contemporanéité ni de définir les limites de l'aire d’ensilage. Quelques tessons de céramique à pâte grise permettent de rattacher ces structures aux XIe et XIIe siècle. À trois reprises, ces silos ont été coupés par des maçonneries ou des remblais, datés entre la fin du XIIIe et le XVe siècle.
(F. Ortis, Mosaïques Archéologie)
Localisation
St Maximin, place Malherbe, Var
Année d'intervention
2017-2020
Période
Moyen Âge / Époque moderne
Responsable d’opération
Aurélie Masbernat – Buffat
Maître d’ouvrage
Ville de St-Maximin-la-Ste-Baume
UN QUARTIER EXTRA-MUROS DE LA FIN DU MOYEN ÂGE
Dans les parties centrale et occidentale de la place, plusieurs maçonneries ont été dégagées : des murs orientés nord-ouest/sud-est et nord-est/sud-ouest, généralement conservés sur quelques assises. Le mobilier céramique provenant des tranchées de fondation et/ou des remblais d’installation autorise une datation relativement fine entre le courant du XIIIe et la première moitié du XIVe siècle. Dans certains cas, de fins niveaux de sol en mortier sont conservés partiellement. C’est dans un de ces niveaux de circulation qu’un petit coffre, dont seules les charnières en fer étaient conservées, a été découvert. Il renfermait une coquille Saint-Jacques, des perles en pâte de verre, des épingles en bronze, une boucle de ceinture décorée datée du début du XIVe siècle et de belles attaches de vêtement en argent doré.
(archives de la ville de Saint-Maximin, figure réalisée en 1811)
(N. Clément, Mosaïques Archéologie)
(M. Marmara, Mosaïques Archéologie)
À cette phase, est associée une grande fosse creusée dans le terrain naturel jusqu’à 2,50 m sous le niveau actuel. Située dans la partie ouest du chantier, nous pensons qu’elle a pu servir de cave, avant d’être utilisée comme dépotoir (céramique et faune). L’implantation des tranchées n’a pas permis de dégager des portions du rempart, a priori contemporain de cette phase. Les bords du fossé d’enceinte n’ont pas non plus été vus lors de cette opération. Cependant, dans les tranchées orientales, à 2 m sous le niveau actuel, le substrat n’a pas été atteint. Dans les tranchées plus occidentales, les niveaux naturels apparaissent entre 1,10 m et 1, 50 m sous le niveau actuel. Ceci laisse supposer que le fossé passait à cet emplacement.
DES JARDINS MODERNES
Dans la partie nord-est de la place là où se développait probablement le fossé d’enceinte, une succession de remblais a été observée. Un mur bien maçonné, orienté est/ouest a été également dégagé. Au début du XVIe siècle, les textes font état de l’abandon du fossé d’enceinte : la zone est alors transformée en jardin. D’après les plans anciens datant de 1828, ce mur pourrait correspondre à la limite septentrionale des jardins modernes. Lorsque le rempart est démoli en 1828, les jardins sont remblayés avec les terres du cimetière pour l’aménagement de la place Malherbe. Les couches livrent à cet endroit quelques ossements humains épars et plusieurs aiguilles de linceul en bronze.
UN FAUBOURG DE LA VILLE MODERNE ET CONTEMPORAINE
La fouille a mis en évidence plusieurs ensembles bâtis en particulier dans la partie sud-est de la place, au niveau de la porte d’Aix. Au moins quatre ont été cernés. Dans tous les cas, ils sont délimités par des murs liés au mortier. Souvent bien conservés, les fondations n’ont pas été atteintes (à 2 m sous le niveau actuel). Dans un cas, le niveau de circulation a été dégagé. Les maçonneries sont très probablement implantées dans les niveaux de remplissage du fossé d’enceinte. Le mobilier céramique permet une datation entre la fin du XVe et le XVIIe siècle, ce qui est cohérent avec les sources écrites.
(A. Masbernat-Buffat, Mosaïques Archéologie)
(A. Perisco)
(A. Masbernat-Buffat, Mosaïques Archéologie)
(A. Masbernat-Buffat, Mosaïques Archéologie)
Dans le courant du XVIIIe siècle, la place est aménagée et les dernières maisons de la Porte d’Aix sont détruites. Dans la première moitié du XIXe siècle, se développe, au-dessus, une calade dont l’axe de la rigole centrale paraît suivre l’orientation du rempart. Il s’agirait probablement d’un canal d’évacuation pour les eaux usées ou les eaux de pluie.
Des fourneaux de cuisine, datés du tout début du XIXe siècle, ont été dégagés un peu plus au nord. Situé à l’angle d’une pièce, ils s'installent contre des maçonneries antérieures. C’est sous leur fondation qu’un trésor monétaire a été dégagé. Ce trésor était contenu dans une marmite de type Vallauris vernissée à bord carré. Le vase était scellé par une dalle en calcaire tendre de 20 cm de côté. Comblé partiellement par un sédiment sableux et fermé par un fragment d’assiette, le dépôt monétaire se composait au total de 179 monnaies dont 2 louis en or, 167 écus en argent et 10 demi-écus en argent.
(A. Masbernat-Buffat, Mosaïques Archéologie)
(A. Masbernat-Buffat, Mosaïques Archéologie)
(N. Clément, Mosaïques Archéologie)
(N. Clément, Mosaïques Archéologie)
(N. Clément, Mosaïques Archéologie)
(N. Clément, Mosaïques Archéologie)