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Mosaïques archéologie

Mosaïques Archéologie au coeur de la recherche scientifique

Mosaïques Archéologie s’impliquent étroitement dans la recherche scientifique. Publications, conférences et expositions permettent de transmettent l’information scientifique. Mosaïques Archéologie inscrit ainsi son action au cœur de la recherche archéologique.

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Publications

Les membres de Mosaïques Archéologie poursuivent également des recherches personnelles qui font aussi régulièrement l’objet de publications.

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Les rapports

Découvrez quelques rapports en ligne.

LE ROY (L.), GALY (J.), MALIGNAS (A.), MASBERNAT-BUFFAT (A.), BERDAUX-LE BRAZIDEC (M.-L.), CARRATO (C.), FERDINAND (L.), LASNIER (T.), ROVIRA (N.), SABRIE (R.) – Un établissement dans la proche campagne de Narbonne de la conquête romaine au Haut Moyen Age. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, janvier 2011, 372 p.

Responsable d’opération : L. Le Roy

Cette fouille a permis d’observer l’évolution d’un établissement dans la proche campagne de Narbonne de la conquête romaine au Haut Moyen Âge
Dans une première phase datée entre la fin du IIème siècle et les débuts du Ier siècle av. J.-C., le site présente un plan éclaté, structuré à l’ouest par un puissant fossé qui a livré un important lot d’amphores italiques. Dans la partie centrale de la fouille prend place une vaste fosse de plan carré. Un empierrement et un mur sont installés à son angle nord-ouest. Le premier est percé de trous de poteaux, indices probables d’une structure légère (grenier). D’autres fosses ainsi que des trous de calage de poteaux et de piquets complètent le plan. Ils suggèrent la restitution de structures en matériaux périssables. Dans cette première phase, l’établissement montre de nombreuses analogies avec les modèles « laténiens » du nord de la France.
Dans le courant du Ier s. av. J.-C, l’établissement se dote de maçonneries liées au mortier. Il adopte un plan en U, organisé autour d’une cour centrale (ouverte au sud) bordée de trois galeries. Deux bassins occupent l’espace de la cour. Le plus grand pourrait correspondre à une citerne. Dans la dernière moitié du Ier siècle av. J.-C., le bâtiment septentrional connait une restructuration, avec l’installation d’une pièce ouverte à l’ouest. Au sein de cet espace, un bassin rectangulaire dénué de cupule est bâti. En parallèle sont creusées de vastes fosses (à dolium ?) dans la cour.
A la fin du Ier s. av. J.-C., un nouvel établissement s’installe à l’emplacement de l’aile nord du précédent. L’édifice présente une plus modeste qualité de mise en oeuvre par l’absence de liant au mortier. Une activité de production viticole est attestée. Le bâtiment est muni d’un chai situé dans l’aile orientale, composé d’au moins 16 dolia dont le comblement des fosses de récupération date son abandon de la seconde moitié du Ier s. ou au début du IIe siècle apr. J.-C. Enfin, après un hiatus, le site est réoccupé à partir du Ve s. et durant les VIe –VIIe s. et peut-être au delà.
Cette opération apporte une documentation d’un grand intérêt concernant la chronologie et l’organisation des vestiges des deux phases les plus anciennes, rarement observés en Narbonnaise, et plus particulièrement dans le courant du Ier s. av. J.-C.

 

 

BUFFAT (L.), DURAND (B.), VANNIEUWENHUYSSE (D.), BOIS (M.), ROVIRA (N.), MASBERNAT-BUFFAT (A.) – La ferme gallo-romaine de Beaulieu. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, juillet 2011, 272 p.

Responsable d’opération : L.Buffat

Cette opération a permis de mettre au jour une ferme gallo-romaine intégralement dégagée sur une surface de 2000 mainsi qu’une zone agraire. L’établissement s’organise autour d’une grande cour centrale surcreusée. Au nord et à l’ouest se trouvent deux corps de bâtiment. Le bâtiment nord comporte six pièces aux dimensions très variables. Le bâtiment oriental se compose de deux très grandes salles dotées chacune d’un pilier porteur central. Malgré l’absence de sol et d’aménagement significatif conservé l’analyse du plan et la morphologie des pièces suggèrent d’interpréter l’aile ouest comme un espace agricole (bâtiment de stockage et/ou logement pour des animaux) et l’aile nord comme le siège de l’habitation. L’ensemble du mobilier récolté se rattache aux Ier et IIe s. apr. J.-C. La zone agraire est marquée par deux très grands fossés. A leur intersection, est apparu un dispositif inhabituel matérialisé par une douzaine de petites tranchées perpendiculaires. Quelques mètres en aval de celles-ci, des encoches sont clairement visibles sur les parois du fossé, évoquant une trace de vanne. L’ensemble évoque sans guère d’ambigüités un système d’irrigation. Le mobilier retrouvé dans le comblement des fossés permet de dater leur fonctionnement des Ier-IIe s. ap. J.-C. Les données obtenues sur ce site permettent une documentation d’importance concernant les établissements ruraux du Haut Empire des zones basses de la plaine des Sorgues du Comtat.

BUFFAT (L.), GALY (J.), BRUNET (V.), CADEILHAN-KEREBEL (J.), MASBERNAT-BUFFAT (A.), RIVALAN (A.), SEREE (F.) – La nécropole protohistorique du Causse (partie orientale). Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, janvier 2012, 2 volumes : 504 p. et 501 p.

Responsable d’opération : L.Buffat

Cette fouille a permis de dégager 360 dépôts s’intégrant au complexe funéraire protohistorique. Ces ensembles s’intègrent aux cinq phases reconnues lors de la publication de 2003 (Giraud et al. 2003). Dans une première phase, une quarantaine de tombes ont pu être attribuées au Bronze final IIIb. Les dépôts sont très simples, généralement composés d’un vase cinéraire et d’un ou deux vases d’accompagnement. La phase II marque un déplacement de l’ensemble funéraire vers l’est. Les dépôts présentent la caractéristique d’être fréquemment fragmentaires : sur les 20 ensembles clairement datables de cette période, cinq seulement sont des tombes avec vase cinéraire. Les séries céramiques de la phase II sont assez maigres et n’apportent pas véritablement d’informations nouvelles : le décor à la cordelette apparaît tandis que le répertoire enregistre une multiplication des formes ouvertes. Quant au mobilier métallique, il se compose d’éléments classiques, telles les épingles à tête annulaire. Les tombes de la phase III marquent des changements significatifs dans la forme et l’organisation des loculi. Les fosses sont désormais beaucoup plus grandes, leur disposition est plus clairement orthonormée, tandis que les entourages deviennent quadrangulaires. La forme des dépôts est très particulière, puisqu’aucune tombe n’a livré de vase cinéraire en place. Tous les ensembles attribués à cette phase (18 en tout) contiennent tantôt des vases d’accompagnement, tantôt des tessons, parfois les deux, mais jamais de vase ossuaire en place. Le mobilier est assez fragmenté et n’apporte pas d’éléments de connaissance substantiel, tant au niveau de la céramique que du métal. La phase IV est très peu documentée par la fouille de 2010. Les tombes de cette période ont été très majoritairement détruites, certainement par des travaux réalisés en 1930 (aérodrome). Il n’en subsiste que trois, dont les caractéristiques ne se démarquent pas de celles identifiées antérieurement : présence de vases en grande quantité, abondance des dépôts de faune. C’est pour la phase la plus récente de la nécropole (phase V) que les informations nouvelles sont les plus importantes. Une centaine de tombes se rattache à cette période. Cette période marque la réapparition des entourages circulaires. La présence de tombes à armes constitue une découverte à caractère spectaculaire. Pas moins de cinq tombes ont livré des épées complètes, alors que deux autres contenaient uniquement des éléments de fourreau (bouterolles). L’existence de deux tombes associées à des inhumations d’équidés est un autre élément exceptionnel. Ces animaux ont été inhumés avec les éléments de leur harnachement posés sur le côté. La phase V est très bien identifiée grâce à un mobilier métallique et céramique caractéristique. Parmi les céramiques, dominent les urnes à fond plat ou ombiliqué, ainsi que les bols et coupes à languette perforée. Le mobilier métallique se révèle abondant : agrafe de ceinture (à un ou trois crochets), fibule du type « Golfe du Lion », fibule arbalétiforme et fibule à arc coudé.

L’étude anthropologique montre un recrutement assez classique. Les quantités d’os brûlés déposées dans l’urne cinéraire sont globalement faibles. Les os témoignent en outre de températures souvent moins élevées qu’aux périodes plus anciennes.

De façon globale, la fouille réalisée en 2010 sur la nécropole du Causse aura donné une moisson inespérée de résultats. La présence de nombreuses tombes à armes, celle d’inhumations d’équidés et la diversité des types de dépôts présentent un intérêt majeur. Cette nouvelle fouille ne permet pas d’affirmer que toutes les limites de la nécropole sont connues. Si les limites occidentale et méridionale sont fermement établies, les limites septentrionale et orientale ne sont pas clairement identifiées. Avec une longueur minimale de 400 m et une largeur moyenne de 150 m, il est possible d’affirmer que l’ensemble funéraire s’est étendu sur au moins 6 ha. A ce jour, 5 ha ont pu être décapé et 1113 tombes sont fouillées. Ces chiffres impressionnants suffisent à justifier le caractère majeur du site du Causse pour la connaissance des ensembles funéraires protohistoriques du Midi de la France.

 

LE ROY (L.), BROCHIER (J.-L.), DURAND (B.), MALIGNAS (A.), GUALANDI (S.), ROVIRA (N.), MASBERNAT-BUFFAT (A.), BERDAUX-LE BRAZIDEC (M.-L.) – L’évolution d’un habitat dans la vallée de la Drôme : de la villa du Haut Empire à l’établissement du Haut Moyen Âge. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, mai 2011, 2 volumes : 199 p. et 397 p.

LE ROY (L.), BERDAUX-LE BRAZIDEC (M.-L.), MALIGNAS (A.), ROVIRA (N.) « De la villa antique à l’établissement altomédiéval de la Maladrerie à Saillans (Drôme). Permanences et mutations jusqu’au VIIIe siècle », Archéologie du Midi Médiéval, 2012. Sous presse.

Responsable d’opération : L. Le ROY

La fouille préventive menée en 2010 sur l’établissement de « La Maladrerie » à Saillans (Drôme) a permis la mise au jour d’une partie d’un vaste et riche établissement occupé de l’époque gallo-romaine au Haut Moyen Âge. Après plusieurs occupations pré et protohistoriques, la fondation du site antique se place autour du changement d’ère. Dès cette époque, l’établissement fait l’objet d’un important investissement, tant sur le plan architectural (création de plusieurs terrasses, puissants remblaiements, division en plusieurs corps de bâtiments) que résidentiel (balnéaire, marbre, tesselle, retrouvés en contexte de démolition ou remploi). Pour le Haut Empire, l’originalité du dossier viticole est à souligner. L’aile nord est, en majeure partie, occupée par un chai viticole en activité durant 2 ou 3 siècles, où se succèdent vinification en dolia, puis, probablement, vinification en tonneau ou en foudre.L’intérêt de l’opération réside aussi, et surtout, dans la très bonne conservation des occupations de la fin de l’Antiquité et du Haut Moyen Âge, échelonnées entre les IVe et VIIIe s. (Le Roy et al. sous presse). Au début du IVe s., l’aile nord est subdivisée en plusieurs pièces et une extension est bâtie sur l’espace de cour. Cette extension constitue un ensemble architectural singulier par le caractère stéréotypé et répétitif des aménagements dont disposent les 4 pièces qui le composent. Bien que les superficies soient variables, chaque pièce est munie des mêmes équipements (seuil, foyers, sols, structure sur piquets), élaborés à partir des mêmes matériaux et dont la disposition obéit à un rythme rigoureux.Une nouvelle phase de remaniements, plus profonde, intervient vers la fin du Ve s. Certaines constructions sont arasées, d’autres conservées et de nouvelles construites, marquées par l’abandon du mortier et de la tegulae. Elle aboutit à la création d’un bâtiment dont les dimensions exactes restent inconnues (extension sous les limites de fouille ?) mais qu’il est possible de subdiviser en quatre grands ensembles bâtis sur un module similaire d’environ 8 m de long pour 3 m de large. Les 2 ensembles au nord sont essentiellement occupés par des structures de chauffe. Celles associées aux phases les plus récentes présentent une relative élaboration dans leur mise en œuvre. L’interprétation fonctionnelle des ensembles au sud est plus délicate en raison d’un arasement plus prononcé (habitat ?). La fouille de l’établissement de « La Maladrerie » permet à la fois de documenter un secteur encore méconnu, celui de la vallée de la Drôme, d’aborder la vie et l’économie d’un site sur la longue durée, et d’illustrer la problématique récurrente dans le sud de la France de la transition entre un domaine gallo-romain et les occupations de l’Antiquité tardive et du Haut Moyen Âge, en particulier sur les aspects liés aux architectures (rôle des constructions anciennes dans les choix des bâtisseurs du Haut Moyen Âge) et sur l’évolution des formes de l’habitat.

ZAARAOUI (Y.), LONGEPIERRE (S.), FERDINAND (L.), GARNOTEL (A.) – Un tronçon de la voie aurélienne (Chemin de la Seigneurie), Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, novembre 2011, 137 p.

ZAARAOUI (Y.) – Un tronçon de la voie aurélienne près de Cabasse (83) : Méthode de construction d’une voie antique en milieu humide et son franchissement d’un cours d’eau , in ARNAUD(C.) dir. : Histoire d’eau en Provence Verte, Cahiers de l’Association d’Histoire Populaire de Tourvaine, 2012, p. 373 à 374.

Responsable d’opération : Yahya Zaaraoui

La fouille réalisée à la jonction entre la commune de Cabasse et Flassans au lieu-dit du « Chemin de la Seigneurie » a permis de caractériser la structure interne d’un tronçon de la voie aurélienne sur une longueur de 110 m ainsi que ses structures attenantes : mur bordier et réseau fossoyé. A l’extrémité est du site où se situe un pont actuel permettant la traversée du cours d’eau du Roudaï, ont également été identifiés les vestiges d’une structure de franchissement ainsi qu’une structure de berge antique. La fouille et l’analyse du bâti ont permis de distinguer un rétrécissement en baïonnette du mur bordier de la voie à cet endroit. Ce qui permet d’envisager un franchissement de ce cours d’eau durant l’Antiquité par un pont maçonné ou mixte. Le départ du tablier n’a pas pu être observé puisque le pont moderne repose sur une partie des structures de franchissement antiques. Si les données architecturales concernant les modes de construction de la voie (statumenrudus, niveau de circulation) sont nombreuses, les données chronologiques sont elles beaucoup plus lacunaires. La mise en place d’AMS et C14 sur les charbons prélevés dans des niveaux de comblement supérieur du fossé bordier ou dans les niveaux de construction de la voie ont permis d’obtenir une datation du début Vème siècle apr. J.-C. à la fin de la 1er moitié du VIème siècle apr. J.-C. pour la dernière période de fonctionnement de la voie. Cette opération a permis d’appréhender les méthodes de construction de voie romaine en milieu humide (utilisation de deux niveaux de radiers dans les fondations). Elle apporte également une documentation d’un grand intérêt concernant les moyens mis en œuvre pour la construction des ouvrages de franchissement sur les voies romaines ainsi que les techniques de stabilisation des berges. Entre autre, elle permet d’obtenir de précieuses informations sur le réseau viaire mis en place à proximité de la ville romaine de Matavo et sa pérénisation de l’Antiquité à nos jours.

LE ROY (L.), AYASSE (A.), DURAND (B.), DUNY (A.), COMPAN (E.), FERDINAND (L.), FEUGERE (M.), MALIGNAS (A.), SAVE (S.) – Mise en valeur des terroirs autour de l’établissement de La Rouge du second Âge du Fer au Haut Empire, Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Loupian, aout 2012, 280 p.

LE ROY (L.), AYASSE (A.), DUNY (A.) (coll.), DURAND (B.) (coll.) – Deux ouvrages hydrauliques en marge de l’établissement antique de La Rouge (Brignoles, Var), in ARNAUD(C.) dir. : Histoire d’eau en Provence Verte, Cahiers de l’Association d’Histoire Populaire de Tourvaine, 2012. p. 368 – 372.

Responsable d’opération : L. Leroy

La fouille de l’établissement de « La rouge » s’intègre dans une fourchette chronologique comprise entre le second Âge du Fer et le Haut Empire. Elle apporte une contribution à la documentation déjà acquise lors des prospections et diagnostic menés au préalable. Les vestiges du second Âge du Fer occupent la partie orientale de la fenêtre de fouille. Un niveau de paléosol et un puissant mur ont été dégagés sur une centaine de mètres carrés. Le mobilier correspond très majoritairement à des céramiques qui orientent la chronologie vers le second Âge du Fer. La fonction de cet espace pourrait être liée, par comparaisons avec les habitats et enclos protohistoriques du Centre-Var. En rive droite du ruisseau de La Rouge, un aqueduc suivi sur environ 45 m de long a été mis au jour. Dans son quart sud-est, il est pourvu d’un petit bassin destiné à l’entretien de l’aqueduc. Au sud du ruisseau canalisé, la fouille a permis de mettre en évidence un mur contre lequel vient s’appuyer un radier de blocs en hérisson. Cet ensemble évoque un mur de terrasse, mais la présence d’un niveau de sol jouxtant le mur à l’est, suggère également de formuler l’hypothèse d’une rampe destinée à l’accès aux parcelles méridionales plus élevée. En rive ouest du ruisseau, la densité des vestiges a permis de distinguer trois phases d’aménagement : la première (fin du Ier s. av. J.-C.) correspond à un calibrage des berges du ruisseau, une seconde phase d’aménagement associée à un rehaussement local du niveau de sol qui est suivie par l’installation d’une série de tranchées datée du Ier s. ap. J.-C. Celles-ci pourraient indiquer une mise en culture de l’espace en rive occidentale du ruisseau. La dernière phase d’aménagement de cette zone voit la mise en place d’une batterie de quatre bassins de décantation d’argile en rive occidentale du ruisseau. Elle est à mettre en relation avec le four de potier identifié à quelques dizaines de mètres plus au sud. La datation de ces vestiges est basée sur une étude métrologique des tuiles indiquant une construction échelonnée entre le IIe s. au début le IIIe s. ap. J.-C.

GALY (J.), GAILLARD (A.), FERDINAND (L.), MASBERNAT-BUFFAT (A.), PECH (J.), PIATSCHEK (C.), SEREE (F.) – Une fenêtre sur l’occupation diachronique du quartier Ancely (Toulouse, 26 Chemin de la Flambère – Tranche 5). Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Cournonterral, juillet 2012, 362 p.

Responsable d’opération : J.Galy

La fouille a permis de mettre en lumière une occupation échelonnée entre le Néolithique jusqu’à nos jours. Les vestiges d’époque néolithique sont datés du Chasséen Classique garonnais (4e millénaire avant notre ère). La découverte d’un fossé courbe a permis de compléter les connaissances sur l’organisation du village chasséen : Saint-Michel du Touch. Au-delà de ce fossé, 3 foyers à galets chauffés indiquent une activité de cuisson. 2 fosses installées dans le comblement d’un paléochenal ne contiennent pas d’indices sur leur fonction primaire (puits, puisard, silo, fosse d’extraction ?). En revanche, leurs comblements traduisent un usage de dépotoir suite à leur abandon. Le site est ensuite réoccupé à la fin du second Âge du Fer. Un ensemble de trous de poteau a permis de restituer le plan d’un bâtiment rectangulaire à abside. A une dizaine de mètres, un four circulaire à sole rayonnante lié à une activité potière a été retrouvé. Il s’inscrirait dans un grand ensemble de production potière du IIe s. av. J.-C. : l’atelier de Saint-Michel du Touch. Cette nouvelle fréquentation se traduit également indirectement par l’abondante présence de mobilier dans les structures postérieures (médiévales notamment. Pour les deux siècles suivants (Ier –IIe s. ap. J.-C.), seul un puits circulaire de 7,94 m de profondeur a été retrouvé. Un cuvelage en bois, de forme quadrangulaire était conservé au fond du puits. Les vestiges d’époque médiévale constituent un autre point important de la fouille. Deux aires d’ensilage, datées du XIIe siècle, ont été mises au jour. Les comblements de ces fosses traduisent un usage des structures comme dépotoirs après leur abandon. On relève des rejets domestiques (faune, céramique), des vidanges de foyer et des activités artisanales de forge (battitures), et de tissage (fusaïoles). Un puits dont la mise en place et l’abandon interviennent également à cette époque. Sa mise en œuvre est différente de celui du IIe s. après J.-C. Ses dimensions sont similaires, en revanche il dispose d’un cuvelage circulaire composé de briques et de tuiles en terre cuite Dans une dernière phase d’occupation du site, une maison individuelle est construite, datée de l’après seconde guerre mondiale. Cette opération a permis de documenter différentes occupations diachroniques dans un espace de 1700 m2. Elle confirme le potentiel archéologique du quartier d’Ancely et ses différentes phases d’occupation.

DUNY (A.), RIVALAN (A.), SAVE (S.), BANER JEA (R.), BOREHAM (J.) – Un habitat du Bronze Moyen en Roussillon : le site du Mas Delfau à Perpignan. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Cournonterral, janvier 2013, 105 p.

Responsable d’opération : A.Duny

La fouille a permis de mettre au jour des vestiges d’habitat et une sépulture du Bronze moyen. En position centrale au sein de l’emprise de fouille, a été découverte une structure au contour relativement polylobé (FS1006). Trois trous de poteau, répartis dans les quarts nord-est et sud-ouest, s’intègrent dans le périmètre de la fosse. Au centre de la fosse ont été exhumés les restes d’un foyer à galets chauffés. La surface sur laquelle repose le lit de galets compte des nodules d’argile rubéfiée et des micros-charbons, également témoins d’une activité liée au feu. Concernant le mobilier, un fragment de panse de tasse carénée munie d’une anse à poucier, découvert lors du diagnostic dans le comblement inférieur de la fosse, permet une attribution chronologique. Cet élément coïncide avec les calibrations AMS réalisées sur des charbons issus du même comblement, conférant une date Bronze moyen I à la structure. Située dans le quart sud-ouest de l’emprise, la fouille de la fosse FS1005 a permis d’observer en place les restes osseux d’un individu adulte. Des calibrations AMS ont été réalisées sur les dents du sujet et donnent un résultat de : 3260 ± 30BP soit 1616-1454 Cal BC (95,4% Poz-50372). Au regard des données induites par le mobilier céramique et les datations AMS, le site du Mas Delfau à Perpignan semble s’inscrire dans la première moitié du Bronze moyen. Nous sommes ici dans le cadre d’un petit habitat de plein air dont l’occupation, bien que nous étant parvenue de manière très lacunaire, apporte un élément de comparaison supplémentaire à une documentation encore très discrète. Cette fouille apporte ainsi une contribution nouvelle à la connaissance des occupations de plein air du Bronze moyen en Roussillon.

DUNY (A.), BANER JEA (R.), BATCHELOR (C.), GRAY (L.), SAVE (S) – Une structure tumulaire du Bronze final en Haute-Auvergne : Le tertre n°6 du Lac Lant à Espalem. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Cournonterral, mai 2013, 149 p.

Responsable d’opération : A.Duny

Les vestiges apparaissent relativement bien conservés et se répartissent en deux zones : l’une centrée sur le tumulus n°6 daté du milieu de l’Âge du Bronze et la seconde sur les pierriers n°4 et n°5 issus des travaux agricoles menés sur la planèze dont on observe encore l’activité sur les parcelles adjacentes.L’architecture du tumulus n°6 présente une mise en œuvre classique d’un tertre d’environ 11 m de diamètre, à trois couronnes. La troisième couronne, conservée sur huit assises sur un peu plus d’un quart du monument représente un exemple rare en Basse-Auvergne. La céramique mise au jour présente une homogénéité certaine qui corrobore la thèse d’une seule phase de construction déjà pressentie grâce à l’analyse architecturale. La découverte d’une préhension en bouton digité et de deux fragments de panse carénée, à arête vive ou méplat, oriente la datation entre le Bronze moyen et le Bronze final I. Des calibrations AMS ont été réalisées sur deux échantillons récoltés en partie centrale et en quart nord-est. Elles coïncident pleinement avec ce phasage. Dernier argument qui nous permet d’envisager une datation du milieu de l’âge du Bronze pour l’édification du tumulus n°6 : la présence d’une aire de combustion datée du Bronze moyen à une cinquantaine de mètres au sud-est du monument funéraire. L’étude pétroarchéologique des silex a permis de définir, outre les provenances, que les pièces recueillies renvoient à une origine plus ancienne que l’érection du tertre et traduisent de fait un ramassage et une réutilisation volontaire. Leur présence à la fois sous le tertre et au coeur de sa structure plaide en faveur d’une dépose de ces artefacts par les bâtisseurs. Le tumulus n°6 connaît des fréquentations et des interventions postérieures, probablement dès le HaC ou Ha D1-2. Elles s’illustrent par un fragment de vase de stockage à décor d’impression à l’estèque et une bûche brûlée sur place au contact extérieur de la première assise de la troisième couronne (2410 ± 35 BP). La fibule de la Tène B2 découverte lors du diagnostic indique quant à elle un passage sur la zone au second Âge du Fer. Enfin, la présence d’horizons charbonneux datés par calibrations AMS du Haut-Empire (1800 ± 30 BP et d’un bord de cruche en céramique grise non tournée démontre une fréquentation antique et médiévale.

DUNY (A.), AYASSE (A.), BANER JEA (R.), BATCHELOR (C.), GRAY (L.), SAVE (S.) – Une structure tumulaire du Bronze final en Haute-Auvergne : Le tertre n°1 du Lac Citrou à Espalem, Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Cournonterral mai 2013, 133 p.

Responsable d’opération : A.Duny

Une seconde opération en parallèle à celle du « Lac Lant » menée sur le tertre du « Lac Citrou , a également livré les restes d’une couronne périphérique, d’une partie de la chape et de la calotte tumulaire. Son diamètre restitué fait état d’une circonférence d’environ 11,30 m. Bien que l’état architectural des tertres soit remarquable, l’absence en leur sein de toutes traces de sépultures demeure problématique. Cette indigence laisse présager que le mode sépulcral choisi fût celui de l’inhumation. La nature du substrat associé à des variations de températures conséquentes ont pu engendrer une dégradation totale des restes osseux, y compris des dents. Les deux dépôts de tessons découverts sous l’emprise du tertre, en partie centrale et dans le quadrant sud-est, ont livré un matériel datant. De plus, l’identification et le recollage de plusieurs fragments de céramique appartenant à un même vase plaident en faveur d’un bris et d’une dépose intentionnels de ces artefacts sous le tumulus. Le mobilier issu de ces deux concentrations, ainsi que les fragments isolés, répandus au hasard sur le paléosol, présentent une homogénéité typo-chronologique. La série exhumée renvoie à des récipients à bord divergent et lèvre aplatie, horizontale ou biseautée, caractéristiques de la culture matérielle du Bronze final IIb/IIIa. Les bouleversements architecturaux et l’hétérogénéité du mobilier témoignent à eux seuls des interventions ultérieures sur le tertre. De ces fréquentations subsiste notamment une série conséquente de fragments en pâte calcaire sableuse, claire ou rosée, dont certains portent un décor incisé de chevrons. Ces éléments renvoient aux productions laténiennes régionales. Ils soulèvent la question d’un geste de dépôt intentionnel : culte aux ancêtres ? A une période plus récente, probablement contemporaine, correspond la construction d’un mur parcellaire et d’une cabane de pierres sèches qui, au-delà de s’appuyer contre le tumulus, en ont spolié de nombreux blocs. Le mobilier constitue ainsi, avec l’architecture, un témoin unique du geste funéraire. Bien que l’ensemble céramique des deux tertres soit peu important, il permet néanmoins de replacer les tumulii au sein d’une chronologie Bronze moyen ou Bronze final I pour le tertre du Lac Lant, Bronze final IIb-IIIa pour celui du Lac Citrou.

MASBERNAT-BUFFAT (A.), BUFFAT (L.), HARTMANN-VIRINICH (A.), LEGRAND-GARNOTEL (A.), SCHNEIDER (L.), CHAZOTTES (M.-A.) – Le cloître de l’abbatiale. Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Cournonterral, janvier 2012, 263 p.

Responsable d’opération : A.Masbernat-Buffat

L’abbatiale de Saint-Gilles fait l’objet d’un important projet de recherche franco-allemand (Aegidiana) cofinancé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG), fédérant le Laboratoire d’Archéologie Médiévale Méditerranéenne LAMM UMR 6572 et l’Institut für Architekturgeschichte IFAG de l’Université de Stuttgart (voir la notice de A. Hartmann-Virnich). La partie française du programme, placée sous la direction d’Andreas Hartmann-Virnich, comprend un volet de fouille archéologique portant sur le cloître. Une première intervention archéologique, réalisée par Chr. Markiewicz en 2009, a montré l’existence d’une stratigraphie complexe et particulièrement épaisse (plus de 2 m). Grâce à une subvention exceptionnelle allouée par le Service régional de l’archéologie Languedoc-Roussillon, la première campagne de cette fouille, menée de février à mars 2010, a été complétée par une seconde, conduite d’octobre à décembre. La fouille a permis de retrouver les traces de certaines constructions du cloître roman. Les murs des galeries sud et nord ont été totalement récupérés. Leur emplacement nous est parvenu sous la forme de larges tranchées d’épierrement, attestant une récupération totale des maçonneries, à l’exception de quelques fragments laissés en place au contact d’une canalisation traversante. Quelques éléments sculptés issus du démantèlement du cloître ont été retrouvés dans les tranchées, complétant les vestiges déjà découverts par Chr. Markiewicz : portions de fûts de colonnes, restes de chapiteaux et de tailloirs, un tailloir complet utilisé comme couvrement d’une sépulture moderne à décor de feuilles d’acanthe, des blocs de pierre de taille provenant des arcades : claveau et écoinçon, et des restes d’une sépulture monumentale : restes d’une épitaphe et d’un élément figuratif (aile). Le style et la grande qualité de la sculpture, dont le morcellement intentionnel est probablement à mettre en rapport avec la transformation en chaux du décor démonté, sont comparables à celle de la façade occidentale et du chevet. Dans le préau du cloitre, ainsi que dans la galerie sud, la fouille a révélé la présence d’innombrables sépultures à inhumation dont la datation s’échelonne entre le Moyen Âge médian et l’époque moderne. En tout, 130 sépultures ou portions de sépultures ont été fouillées (étude anthropologique conduite par A. Legrand-Garnotel). Elles se répartissent sur une épaisseur moyenne de 1,2 m. Dans la partie supérieure de la stratigraphie cémétériale, les tombes sont essentiellement en pleine terre. On relève la présence d’une population diversifiée mêlant hommes et femmes, enfants et adultes. A plusieurs endroits, des tombes sont accompagnées d’une épaisse couche de chaux, placée sur et sous le corps. Dans les niveaux les plus anciens de la nécropole, apparaissent des tombes en coffres maçonnés. Ces structures funéraires, au nombre de huit, se concentrent dans les parties sud et nord du préau du cloître, à proximité des murs délimitant les galeries. La majorité de ces coffres a subi des remaniements. Les dalles de couverture ont été fréquemment enlevées pour déplacer l’individu originellement inhumé et installer un autre défunt. L’inhumation originelle apparaît donc en réduction. Seules deux tombes n’avaient pas subi de tels remaniements. A côté de ces coffres en partie maçonnés, on a également repéré trois inhumations livrant des traces explicites d’un coffrage de bois. En témoignent quelques restes ligneux (non carbonisés) retrouvés sur le squelette (couverture) et au niveau des parois. Ces tombes apparaissent dans la partie la plus basse de la séquence funéraire. D’une façon globale, l’étude du mobilier (en cours) et la réalisation de datations radiocarbones doivent permettre de caler avec plus de précision la chronologie du cimetière. En poussant les investigations sous le niveau sépulcral, nous avons pu explorer différents horizons plus anciens témoignant d’une longue occupation antérieure au monument du XIIe s. Plusieurs structures datées des Xe-XIe s. sont apparues. On signalera une tranchée marquant l’emplacement d’un mur de direction est-ouest totalement épierré ainsi que quatre silos. L’un de ces silos se démarque par ses dimensions imposantes : il est profond de 2,6 m et présente un diamètre maximum de 2 m. Le comblement des silos est riche en mobilier, notamment en céramiques et ossements animaux. La poursuite de l’exploration a permis d’identifier des structures plus anciennes. Si l’époque carolingienne n’apparaît pas clairement dans la zone explorée, nous avons par contre mis en évidence des structures antérieures. Il s’agit des traces d’un bâtiment, situé à 2,5 m sous la surface actuelle. Ce bâtiment est délimité par des murs faiblement fondés et liés à la terre. Ce bâtiment n’a pas livré de mobilier particulier. Mais des niveaux de sols gravillonneux, apparemment des sols extérieurs, qui prennent appui contre les maçonneries ont livré un mobilier qui a été daté en premier analyse des VIIe-VIIIe s. (présence de Cathma 6b et 6c, récipients en pierre ollaire). Légèrement plus bas dans la stratigraphie, on a pu identifier un empilement de niveaux assez denses jusqu’à 2,9 m de profondeur. Il s’agit de niveaux organiques, riches en charbons de bois qui évoquent la proximité de structures d’habitat. La présence d’amphore africaine, de formes tardives en sigillée claire D et de kaolinitique réductrice oriente vers une datation au VIe s. Sous ces niveaux d’occupation, une stratigraphie importante était encore conservée. Sur 1,6 à 1,9 m d’épaisseur (soit jusqu’à une profondeur de 4,8 m par rapport à la surface actuelle), une succession de niveaux très pauvres en mobilier a été explorée. S’y intercalent des niveaux de remblai (avec blocs, mortier), des couches qui s’apparentent à du substrat remanié (argile limoneuse brun ocre) et enfin des couches grises sablonneuses. Ces dernières évoquent des dépôts colluviaux (milieu humide avec faible circulation d’eau). Parallèlement, il faut noter que le substrat apparaît ici nettement plus bas qu’au sud où un précédent sondage l’avait identifié à 3,3 m de la surface actuelle. Ceci prouve l’existence d’une vaste dépression dans le secteur, qui pourrait correspondre à un talweg ou un chenal. Le remblaiement ancien de cette dépression naturelle livre probablement une information essentielle à la connaissance de la configuration du terrain. En effet, il pourrait expliquer l’affaissement des fondations de l’abbatiale romane implantées dans le secteur de l’ancienne aire claustrale ; un défaut dont l’étude archéologique du bâti a pu démontrer qu’il remonte aux débuts de la construction de l’édifice.

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